
Dans sa dernière chronique, Léna avait évoqué le rapport des jeunes à l’information et avait terminé en parlant de la fracture numérique qui peut mettre en échec certaines personnes. Aujourd'hui, elle se penche sur la question.
Le manque d'équipement
La fracture numérique a deux aspects, l’un est le manque d’équipement. En 2018, 78 % de la population française possédait un ordinateur, 75 % avaient un smartphone et 89 % des Français étaient connectés à internet. 2 facteurs expliquent ces taux d'équipement. Le premier facteur est l’âge, les personnes les plus âgées sont les moins équipées. Le second facteur est le niveau de diplôme, 95 % des cadres possèdent un ordinateur contre seulement 68 % des ouvriers.
Cet aspect de la fracture numérique tend à diminuer suite à la popularisation des smartphones et à la baisse des prix des appareils numériques. Cependant ce n'est pas parce qu’une famille est considérée comme équipée qu’elle est suffisamment équipée. Par exemple, il peut y avoir seulement un ordinateur pour toute une famille, il faut alors que les membres se partagent leur utilisation.
Le manque de compétences
L’autre aspect de la fracture numérique est le manque de compétences pour les activités liées au numérique et à Internet. Ce manque de compétence peut s’appeler l’illectronisme. D’après l’INSEE, en 2019, 17 % des Français étaient touchés par l’illectronisme. Selon une enquête, 23 % des Français ne sont pas à l’aise avec le numérique et 5 % ont déjà renoncé à faire quelque chose parce qu’il fallait utiliser le numérique et 10 % ont l’impression que leurs activités ont déjà été limitées à cause du caractère indispensable de l’utilisation d’Internet.
Mais, contrairement à l’opinion populaire, il n’y a pas que les personnes âgées qui rencontrent des problèmes avec le numérique. Ce n’est pas parce que les jeunes sont très connectés qu’ils sont à l’aise avec la technologie. En effet, leur maîtrise des réseaux sociaux par exemple n’est pas transversale vers d’autres activités du numérique telles que les logiciels de traitement de texte. En effet, la plupart des jeunes savent utiliser les réseaux sociaux mais vont quand même avoir des difficultés pour réaliser une démarche administrative en ligne ou encore créer un CV pour faire une demande d’emploi.
Les récents confinements ont mis en exergue la fracture numérique. Autrement dit, pendant les confinements, le besoin de maîtrise des outils numériques s’est accentué, que ce soit pour suivre les cours en ligne, pour faire des démarches administratives ou bien pour télétravailler. Sans compter que le gouvernement annonce pour 2022 la dématérialisation de toutes les démarches auprès des services publics.
Lutter contre la fracture numérique
Il est donc très important de reconnaître les personnes qui sont en difficulté avec l’utilisation du numérique pour les accompagner et trouver des aides qui leur soient adaptées.
Heureusement, des solutions existent déjà : par exemple, Emmaüs Connect accompagne ceux qui n’ont pas les moyens d'être accompagnés ailleurs. Cette association permet d’acheter du matériel ou des connexions mobiles et internet à prix solidaire. Il y est aussi possible d’assister à des ateliers pour apprendre à utiliser un clavier, une souris ou une boîte mail.
Sources
Enquête sur l’illectronisme : Syndicat de la presse sociale & CSA, Enquête sur l'illectronisme en France
Cet article est une retranscription d'une chronique radio de Léna, notre volontaire en service civique, pour la radio poitevine Pulsar.
Pour retrouver la chronique au format audio, rendez-vous à cette adresse (à partir de 33:10).