
Info Jeunes a organisé une soirée-débat en live sur Twitch le 18 mars, autour des discriminations vécues par les jeunes. En s’appuyant sur les témoignages recueillis lors d’un micro-trottoir et d’un porteur de paroles, les intervenant.e.s ont pu échanger sur différents types de discriminations et donner des conseils sur la façon d’y réagir. Cet article résume les échanges et vous donne des ressources utiles pour lutter contre les discriminations.
Que dit la loi ?
En droit, il y a discrimination lorsque trois éléments sont réunis :
- un traitement moins favorable envers une personne ou un groupe de personnes ;
- en raison de critères définis par la loi (origine, handicap, sexe, religion, orientation sexuelle…) ;
- dans un domaine prévu par la loi (l’accès au logement, à l'emploi, aux soins, à un service…).
Aujourd’hui, la loi reconnaît plus de 25 critères de discrimination. Voici la liste de ces critères, selon l’article 225-1 du Code pénal :
- origine ;
- sexe ;
- situation de famille ;
- grossesse ;
- apparence physique ;
- particulière vulnérabilité résultant de la situation économique ;
- patronyme (nom ou prénom) ;
- lieu de résidence ;
- état de santé ;
- perte d’autonomie ;
- handicap ;
- caractéristiques génétiques ;
- mœurs ;
- orientation sexuelle ;
- identité de genre ;
- âge ;
- opinions politiques ;
- activités syndicales ;
- capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français ;
- appartenance ou non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une Nation, une prétendue race ou une religion déterminée.
Vous pouvez retrouver la liste détaillée des situations visées par la loi dans l’article 225-2 du Code pénal.
Il n’y a pas de hiérarchie dans ces critères, chaque discrimination est inacceptable et punie par la loi.
Il est important de savoir que les propos haineux, qu’ils soient sexistes, racistes, lgbt-phobes, sont également punis par la loi, même sur internet.
Enfin, les violences sont toujours punies par la loi, et une intention raciste, sexiste, lgbt-phobes, constitue une circonstance aggravante.
S’informer et agir contre la discrimination au quotidien
Dans la vie de tous les jours, on peut être confronté.e à de nombreuses discriminations, selon son identité de genre perçue, sa couleur de peau, son orientation sexuelle… Qu’il s’agisse de stéréotypes (positifs ou négatifs), de remarques, de « blagues », d’insultes, ces comportements ne sont pas acceptables !
Les discriminations ne sont pas des comportements individuels et isolés : le plus souvent, elles constituent un ensemble (comportements répétés, représentation dans les médias...) qui peut profondément affecter la personne victime (perte de confiance en soi, anxiété, dépression...).
Quelques discriminations courantes
- Biphobie : discrimination envers les personnes bisexuelles.
- Grossophobie : discrimination envers les personnes grosses.
- Homophobie : discrimination envers les personnes homosexuelles.
- LGBT-phobie : discrimination envers les personnes LGBT (Lesbiennes, Gays, Bi, Trans).
- Psychophobie : discrimination envers les personnes neuro-atypiques (personnes dyslexiques ou dyspraxiques, personnes avec troubles du spectre autistique, personnes avec trouble de l’attention, personnes bipolaires, personnes schizophrènes…).
- Racisme : discrimination envers les personnes non-blanches.
- Sexisme : discrimination envers les femmes.
- Transphobie : discrimination envers les personnes trans.
- Validisme : discrimination envers les personnes en situation de handicap.
Des ressources pour s’informer
Pour savoir reconnaître les discriminations lorsqu'on y est confronté.e, mais aussi pour ne pas avoir des comportements discriminants, il est essentiel de s'informer : cela permet de déconstruire les stéréotypes et d'être mieux informé.e sur ce que vivent les personnes discriminées.
Ressources générales
Les inégalités dans le monde en chiffres (source de l'infographie)
"L'humour est une chose trop sérieuse", un article pour comprendre que "l'humour" n'excuse pas tout
Sexisme, violences sexistes et sexuelles
Notre article : Luttons contre les violences faites aux femmes
Le violentomètre, un outil pour évaluer sa relation
Un jeu pour riposter contre le sexisme
Pour en savoir plus sur les violences sexistes et sexuelles
Webinaire sur les violences sexistes, sexuelles ou LGBTIphobes dans l'enseignement supérieur
Les mots à privilégier pour parler de violences sexistes et sexuelles
Loi de 2018 sur les violences sexistes et sexuelles
Enquête sur le harcèlement et le sexisme à Poitiers
16 façons de lutter contre la culture du viol (en anglais)
Orientations sexuelles
Notre article : Les personnes LGBTQIA+ (en Vienne, en France, en Europe)
Orientation et identité sexuelle
Transidentité
WikiTrans, les bases sur la transidentité
Mythes et mensonges sur les personnes trans
Racisme
6 leçons sur le racisme ordinaire
Grossophobie
Flyer sur la grossophobie médicale
Handicap et validisme
Une chaîne Youtube pour en apprendre plus sur le handicap et le validisme
Je suis victime de discriminations, que faire ?
Parler
C’est la chose la plus importante, même si ce n'est pas facile. Cela vous permettra de ne pas rester seul.e face à ce que vous subissez, d’avoir du soutien, de trouver des solutions, de vous défendre… Si vous le pouvez, essayez d’aborder le sujet avec une personne bienveillante en qui vous avez confiance (ami.e, famille, médecin, prof…). Si ce n’est pas possible, sachez qu’il existe des numéros d’écoute ou bien des tchats en ligne qui peuvent vous écouter et vous conseiller.
Se défendre et se protéger
Vous pouvez utiliser le site Anti-Discriminations pour trouver de l’aide. Des professionnel.le.s sont joignables par téléphone au 39 28 ou grâce au tchat en ligne. Les échanges sont gratuits et confidentiels. Les équipes vous répondent et vous accompagnent, que vous soyez victime de discriminations, de violences, ou de propos haineux.
Cette plateforme est gérée par le Défenseur des Droits, qui est également une ressource utile : il s’agit d’une autorité indépendante, chargée de défendre les droits et libertés. Vous pouvez d’ailleurs vous adresser au délégué local du Défenseur des Droits par mail, pour être informé.e sur vos droits et aidé.e dans vos éventuelles démarches : yanis-jossua.abderrahim-goulon@defenseurdesdroits.fr
Selon votre situation, vous pouvez également porter plainte en vous rendant dans un commissariat. Sachez que les officier.e.s de police et de gendarmerie sont dans l’obligation légale d’enregistrer votre plainte : il est interdit de refuser une plainte. Si toutefois vous étiez confronté.e à cette situation, vous pouvez vous adresser au Défenseur des Droits et/ou écrire au procureur de la République.
Si vous êtes victime de harcèlement dans le cadre scolaire (collège ou lycée), n’hésitez pas à contacter le numéro dédié aux situations de harcèlement dans l'académie de Poitiers (05 16 52 63 66). Il existe également des numéros nationaux gratuits : le 3020 et le 3018, en cas d'agression sur les réseaux sociaux. L'association E-enfance, qui gère le 3018, propose aussi un service de tchat en ligne via Messenger ou Whatsapp.
Si vous êtes affecté.e psychologiquement par des discriminations, vous pouvez en parler avec votre médecin, avec un.e infirmier.e scolaire, ou bien trouver de l’aide auprès du Centre Médico-Psychologique, du Centre Hospitalier Henri Laborit, ou du Service de Santé de l’Université si vous êtes étudiant.e. Retrouvez tous les contacts utiles dans cet article.
Si vous êtes victime de violences physiques, sexuelles ou psychologiques, le site Parcours Victimes vous accompagne tout au long de votre reconstruction. Vous pouvez également consulter notre article à ce sujet pour d’autres ressources utiles.
Si vous êtes victime de racisme, vous pourrez trouver des informations spécifiques sur le site de SOS Racisme. Cette association propose également une permanence juridique téléphonique (du mardi au vendredi de 10h30 à 13h00 au 01 40 35 36 55).
L’équipe d’Info Jeunes tient à remercier les jeunes ayant souhaité témoigner et les intervenant.e.s ayant participé à notre soirée-débat du 18 mars, dont les échanges ont permis de construire cet article.
Vous pouvez retrouver les témoignages des jeunes dans notre rubrique Sois jeune et parle-moi.